09/01/2023, par Pauline Grancier
La mode circulaire, modèle de consommation de plus en plus plébiscité par les français se fait régulièrement doubler par une mode plus polluante, celle de la fast fashion. Même si de nombreux rapports se veulent positifs quant au succès grandissant d’un marché de la seconde main dans les années à venir, beaucoup d’efforts sont encore à faire du côté des consommateurs et des professionnels du secteur.
Ce n’est un secret pour personne, l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante du monde après celle du pétrole. Les conséquences sont multiples à l’échelle mondiale et pas uniquement en matière d’environnement. Elles ont aussi des impacts sanitaires et humains.
En 2013, c’est un scandale autour de cette industrie qui va éveiller les consciences. A l’ouest de Dacca, au Bangladesh, le Rana Plaza, un immeuble abritant des ateliers de confection textile et autres distributeurs occidentaux pour plusieurs marques internationales, s’effondre et provoque la mort de 1 135 ouvriers. Le monde entier est sous le choc. Professionnels du secteur et politiques estiment alors qu’il est temps de réglementer ce secteur.
Prise de conscience dans la fast fashion et essor de la seconde main
Et malgré une prise de conscience du côté des industriels et des clients, un paradoxe demeure. La fast fashion est omniprésente dans les dressings et continue de progresser en termes de chiffre d’affaires. La mode circulaire, elle, permet de réutiliser, recycler et réparer un vêtement. L’idée est simple, éviter une mode jetable et minimiser au maximum l’empreinte carbone. Un regain pour les marchés de substitution est alors en marche. Le vintage, les dépôts ventes ou les applications de seconde main s’imposent comme de nouvelles habitudes de consommation.
Aux origines, la fast fashion vise à réduire les coûts et les délais d’approvisionnement dans une logique de rentabilité. Le terme de “fast” est d’ailleurs démocratisé quand des enseignes de burgers américains émergent : on appelle ça la “fast food”. Cette dénomination va par la suite s’étendre à de multiples domaines.

Alors, même si de nombreux français désapprouvent les pratiques de certaines marques estampillées fast fashion, ils continuent néanmoins de s’y procurer des vêtements. Sans doute parce que cette fast fashion permet de renouveler sans cesse une garde robe et ce, à moindre coût. De nombreux acteurs du retail optent alors pour une mode plus responsable. Un argument marketing mais pas que, puisqu’il permet aussi d’enclencher des réflexions sur la RSE et sur les modifications d’achats dans les années à venir.
Cette modification ne s’opère pas que sur les pays producteurs ou sur des collections réduites, elle prend aussi naissance dans la seconde main de leurs propres produits. Pour ce faire, de nombreuses marques proposent des sites de seconde main sur leur propre plateforme. Une manière de ne pas culpabiliser le consommateur, en perte de pouvoir d’achat. Aussi, cela lui permet de continuer d’acheter chez ses marques favorites, de manière plus écologique. Une façon de créer une nouvelle offre de seconde main.
Une réflexion au sujet de « Seconde main et fast fashion : deux marchés au coude à coude »